Le mythe de Narcisse réinventé à travers le Petit Palais
- Umayma
- 4 nov. 2021
- 3 min de lecture

Je parle souvent de Paris sur ce blog, mais que-ce que j'aime cette ville … riche en architecture, en art, en histoire, pour notre plus grand bonheur ! Cette semaine je vais vous parler de l’exposition “Le théorème de Narcisse”. A visiter en ce moment et jusqu’au 2 janvier 2022, au Petit Palais avenue Winston Churchill.
Dans la mythologie, Narcisse était un homme qui, la première fois qu'il croisa son reflet dans l'eau, en tomba éperdument amoureux. Une fleur, la narcisse, poussa alors à l'endroit même où il décéda.

L’auteur de l'œuvre est Jean Michel Othoniel, un artiste contemporain de renom. Il est né en 1964 à Saint-Etienne. Il travaille sur la notion du réenchantement et utilise, notamment pour cette exposition, des perles miroirs et des briques de verre. Il se base également sur les travaux du mathématicien américain Aubin Arroyo, nommés “Les nœuds sauvages” questionnant les reflets, images virtuelles des perles miroirs. Quand on observe les travaux de chacun, on constate des similitudes troublantes, mais enrichissantes pour chacun des deux.
Ce qui est intéressant dans cette exposition, c’est qu’elle suit le fil conducteur de l’architecture du Petit Palais, on retrouve donc un réel lien entre art et architecture. Le Petit Palais, projet de l’architecte Charles Giraud, a été édifié pour l’exposition universelle tenue à Paris en 1900. Il se trouve face au Grand Palais et non loin du pont Alexandre III, autres chef-d 'œuvres de cette exposition universelle. Les expositions universelles se tenaient tous les cinq ans, et permettaient de démontrer l'avancée technologique, industrielle et surtout architecturale du pays hôte. On retrouvait les pavillons des différents pays, beaucoup d'édifices étaient construits pour l'occasion afin de montrer les savoir-faire. La première exposition universelle eut lieu à Londres en 1851. Notre chère capitale en a accueilli cinq ! Nombreux sont les bâtiments devenus aujourd'hui iconiques qui ont été construits pour une exposition universelle (outre ceux cités ci-dessus, nous avons également la Tour Eiffel, le Trocadéro, …)
Les peintures aux plafonds, les mosaïques, les escaliers hélicoïdaux, les galeries, les bassins, l’esthétique et la morphologie de l’édifice, en font une architecture que j’aime particulièrement. Le jardin est un véritable havre de paix, au cœur d’une métropole connue pour son intense activité.
Trois étapes composent l’exposition :

La couronne de la nuit :
Véritable parcours initiatique à ce qui va suivre, les marches situées à l’entrée sont recouvertes de briques de verre bleues. Donnant l’illusion d’une rivière, prête à nous embarquer dans un monde mêlant arts, mythes, mathématiques, architecture, philosophie, et bien d’autres …
Le jardin aux fruits défendu :


Les bassins, les arbres, les portiques, tout est support pour présenter les colliers de perles, qui viennent embellir cette nature déjà si belle. Il y aussi cette confrontation entre style classique de l’architecture et œuvre contemporaine de l’exposition qui est frappante sans pour autant dénaturer le lieu. Les matériaux et couleurs se fondent parfaitement, venant même valoriser chaque petit détail du Palais.
La grotte de Narcisse :

Située au niveau inférieur, sans éclairage naturel, on se retrouve coupés du monde extérieur, plongés dans cet univers magique. Les briques de verre bleues viennent former un lac, au-dessus duquel sont suspendues les colliers formés de perles miroirs de différentes couleurs. La lumière participe à la création d’une ambiance unique, où même les murs et le plafond deviennent le support de reflets nouveaux. Un autre univers se crée à travers cette projection. On y retrouve la complexité de notre monde, de notre univers, l’infini des possibilités et des théories, tout ce qu’il reste à comprendre et à décortiquer.
Othoniel utilise donc le reflet, les effets de miroir comme matière principale pour son travail. Il nous invite à nous contempler, redécouvrir le monde qui nous entoure à travers un autre point de vue. On s’attend à venir regarder une œuvre, mais finalement, c’est nous que l’on vient contempler. Pendant quelques instants, on se retrouve confrontés à notre propre image, dans un milieu que l’on ne maîtrise pas, ce qui peut être déstabilisant. Est-ce l'œuvre que l’on vient découvrir, ou bien nous-même ? Je vous invite à vous laisser emporter, à travers cette exposition, où le temps s’arrête, comme si nous étions dans un monde parallèle. Confrontons-nous à notre égo, à ce que nous sommes, à l’image que nous renvoyons. Regardons-nous du point de vue des autres. Découvrons le monde sous un autre point de vue, celui des reflets, des miroirs, de la lumière. J'espère vous avoir donné envie d'aller visiter cette exposition, dites-moi en commentaires si c'est prévu ou déjà fait !
Super article ! J'ai aimé la structure du texte qui nous fait à la fois découvrir les œuvres mais aussi le lieu dans lequel elles sont exposées. On est immergé dans l'exposition de par le choix précis des photos et le ressenti personnel de l'auteure. Ça donne envie de découvrir cette exposition! 🙂👌🏾