La magie de l'Institut du monde Arabe
- Umayma
- 7 oct. 2021
- 4 min de lecture
La nuitée magique organisée à l’Institut du Monde Arabe, c’était ce samedi 2 octobre 2021, y êtes-vous allés ? Quelle meilleure occasion pour apprendre à mieux connaître ce chef d’œuvre architectural, devenu une figure emblématique de notre belle capitale ? Nous attribuons souvent l’Institut du Monde Arabe à l’architecte star Jean Nouvel, en omettant de citer ses collaborateurs sur ce projet, qui sont Gilbert Lézénès, Pierre Soria et Architecture Studio. Le gouvernement français lança au début des années 1980 une série de gros projets pour Paris, dont l’Institut du Monde Arabe. Ce projet avait été attribué à l’architecte Henry Bernard, avant que le choix ne se tourne vers Jean Nouvel, Gilbert Lézénès, Pierre Soria et Architecture Studio. Le projet sera d’ailleurs récompensé en 1987 par le prix Equerre d’argent. L’emplacement attribué à l’institut en dit long sur sa future renommée : non loin de la Seine, dans le quartier latin, avec une superficie conséquente.

Sa façade sud percée de ses 240 moucharabiehs (mashrabiyya) se dresse comme une œuvre à part entière. La façade est très élégante, d’une splendide finesse, faisant un clin d’œil direct à l'un des traits caractéristiques de l’architecture arabe. Les moucharabiehs permettent à l’air de rentrer pour ventiler et rafraîchir l’intérieur, tout en contrôlant l’entrée de lumière. Ces moucharabiehs sont percés de différentes formes, créant un jeu de lumière qui change tout au long de la journée, en plus de fabriquer une atmosphère magique à l’intérieur. Ces ouvertures sont modulables pour contrôler la quantité de lumière nécessaire entrant dans le bâtiment. L’ombre qui vient se projeter au sol
fabrique un tableau. Le patio fabrique un énième rappel vers
l’architecture orientale, toujours autour du thème de la lumière.

La morphologie de l’édifice suit la courbe de la Seine, le long du quai Saint-Bernard. Les architectes ont joué avec les ouvertures, les matériaux (acier, béton et verre) pour accentuer les jeux de lumières, de reflets, de transparence. Sept étages composent ce bâtiment, j’y vois une référence subtile aux sept cieux, une sorte d’ascension vers la lumière, enjeu central du projet. La verticalité me rappelle les minarets des mosquées, la tour de Babel. Le bâtiment est en fait composé de deux bâtiments, l’un tourné vers le sud pour symboliser l’Orient avec sa façade percée des moucharabiehs ; et l’autre tourné vers le nord, vers le vieux Paris, pour symboliser l’Occident. Les deux bâtiments sont reliés par des passerelles, symbolisant le pont entre Orient et Occident, intention première de l’édification de ce projet.
Le parcours du musée est composé de cinq thématiques, traduisant la richesse et la diversité de la culture arabe, à travers les millénaires. “La naissance d’une identité”, “des dieux à Dieu”, “déambuler dans une ville arabe”, “les expressions de la beauté”, “le corps, soi et l’autre”.
La naissance d’une identité :
À partir de quoi s’est fabriquée la culture arabe, son histoire, son identité ? Il faut dire que tout est parti du désert de la péninsule arabique, carrefour de commerce, où vivaient les populations nomades, principalement des marchands caravaniers. Cette thématique nous invite à découvrir le mode de vie des Arabes, leurs habitudes, leur quotidien, leur langue, leur art, …
Des dieux à Dieu :
Avant que l’Islam ne s’affirme comme religion des Arabes, les croyances et confessions ont beaucoup évolué. Du polythéisme au monothéisme, des divinités physiques aux divin unique, la foi a traversé de nombreux chamboulements. C’est au travers d’écrits sacrés, d’objets et de représentations que ce parcours nous est proposé.
Déambuler dans une ville arabe :
Comment s’organise une ville arabe ? Que pouvons-nous y trouver comme commerces, équipements, services, espaces publics, … Comment sont les habitations, à quel rythme vivent-ils ? Où et comment se pratique la religion ? La ville arabe se dévoile à nous, allons la parcourir !
Les expressions de la beauté :
La calligraphie, les ornements, les matériaux, les objets d’art, le réel ou l’imaginaire, comment est représentée la beauté en Orient ? Quels en sont les critères ?
Le corps, soi et l’autre :
Comment prendre soin de soi, comment se vêtir, quelle image renvoyons-nous aux autres ? De quoi se composent les menus, que retrouvons-nous dressé sur les tables ? Comment entretenir un corps dont nous sommes responsables face à Dieu ? L’hygiène est fondamentale dans la culture arabe, et surtout dans l’islam, c’est donc un point fort dont on ne peut pas faire l’impasse.

Le musée accueille en ce moment l’exposition “Lumières du Liban : Art moderne et contemporain de 1950 à aujourd’hui”. Une statue fièrement posée devant l’entrée, œuvre de l’artiste Mona Saudi, accueille les visiteurs. Cette statue a d’ailleurs été offerte par la Jordanie, pays de naissance de Mona Saudi, pour l’Institut du Monde Arabe. Nous n’oublierons jamais l’explosion qui a eu lieu dans le port de Beyrouth, il y a plus d’un an aujourd’hui. Le Liban est donc à l’honneur à travers cette exposition, valorisant l’art libanais et ses artistes, créant un univers magique dans lequel on rêve de déambuler et se perdre. L’exposition est à visiter jusqu’au 02 janvier 2022, dites-moi en commentaires si vous prévoyez de visiter l’exposition, à moins que ça ne soit déjà fait !
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